Ce soir,  j’avais envie de poster un poème d’amour. Un amour mythologique intemporel. C’est une histoire que j’avais lue en sixième dans un petit livre qui s’appelle « Le livre des merveilles ». ça a été un coup de cœur. Ce poème, je l’ai écrit pour l’anniversaire d’une personne que j’aime beaucoup. Voilà pour vous.

« Ils connaissaient par cœur chacune de leurs rides

Amis fidèles, tendres amants

Leurs âges éludaient depuis longtemps la passion

Mais ils s’aimaient entre toutes saisons

Ils cultivaient tous deux une crainte secrète

Celle que l’un d’entre eux s’en aille avant l’autre

Au- dessus d’un village se dressait leur masure

Le fromage de leur chèvre, les rayons de leur ruche,

Leur bonhomie était leur seule richesse

Mais ils étaient toujours prêts à l’offrir

A jamais le vent dans vos feuilles emmêlées

Murmure votre nom

Baucis et Philémon

Deux étrangers un jour apparurent sur leur seuil

Leurs sandales ternies par la poussière des routes

Des pierres des coups, avaient reçu des autres

Des deux aïeux ils n’espéraient plus rien

Au coin de leur feu

La douceur du miel, d’une cruche de lait,

Et la saveur de leurs sourires

Firent de leurs mets une table de rois

A jamais le vent dans vos feuilles emmêlées

Murmure votre nom

Baucis et Philémon

Les convives charmés mangent avec appétit

Les deux aïeux inquiets voient fondre leurs victuailles

Quand soudain la cruche vide est de nouveau remplie

Le nectar afflue et avec, l’ambroisie

Après le prodige on fait tomber les masques

Les invités sont d’engeance divine

Et charmés par tant de générosité

Ils accordent aux deux vieux un souhait

A jamais le vent dans vos feuilles emmêlées

Murmure votre nom

Baucis et Philémon

Ils vécurent longtemps au dessus du village

Accueillant encore les visiteurs de passage

L’un des convives au matin ne les trouva pas

Mais au dehors, voici ce qu’ils trouva

Deux arbres centenaires entrelaçant leurs branches

Et quand le zéphyr vint les caresser

Une berceuse dans les feuilles se fit entendre.

La voix de ces deux vieux qui s’aimaient d’amour tendre.