Il me suffit de fermer les yeux pour que reviennent les souvenirs. Tout d’abord celui de la lumière et d’une centaine de bras se dressant vers le ciel ainsi que de l’écho des pieds frappant le sol en une irrésistible danse. L’harmonie de trois voix portant des textes emplis d’émotion. Des textes qui appellent au rassemblement, à la joie, à la fête, à la danse et d’autres emprunts de nostalgie. D’autres qui parlent de l’exil et de la guerre, de ceux qui restent, de ce qui est précieux. Des textes qui nous rassemblent et nous ressemblent et qui ont la force d’abattre tous les murs que certains dans le monde se plaisent à ériger. Des ballades rythmées, des odes à l’amour tendre qui se rit des différences, un appel de détresse pour la terre et pour ceux qui la peuplent et plus encore un appel à prendre part à la danse, nous qui avons la chance d’être vivants.

Tous les textes ciselés, enrubannés avec délicatesse. Une ribambelle d’instruments de différents origines. Des pieds qui frappent en rythme deviennent musique. Six mains sur un marimba pour réveiller une petite flamme jamais éteinte. Un piano lumineux proposant une arabesque de couleurs. Une clarinette, une trompette, une flûte à coulisses joués par des musiciens de talent.

Et une fée. Une fée qui tour à tour s’est faite femme, mère, créature de légende, amoureuse ou bien chamane portant au bout de ses bras un monde qui vacille magnifiquement accompagnée par ses deux compagnons d’aventure. Une fée lumineuse toute d’espoir vêtue. On sourit, on pleure, on réfléchit, on s’extasie, on rêve. Elle nous emporte dans un tourbillon dont en ressort émerveillé.

A la fin du spectacle,on s’en va chacun la lumière au bord des yeux et un peu étourdi et surtout on sourit. Une multitude de petites flammes viennent braver l’obscurité de la nuit et des portes se sont ouvertes sur le rêve. Et entre chacun d’entre nous se trouvent mille ponts qui nous rassemblent.