Cela fait un certain temps que je me documente sur l’autisme et que je suis abonnée depuis un certain temps au blog Les tribulations d’une Aspergirl. Quand j’ai vu qu’une bande-dessinée allait sortir sur ce sujet, je peux vous dire que je l’ai attendu fébrilement.
La différence invisible raconte l’histoire de Marguerite qui a 27 ans. Elle est brillante intellectuellement et parle comme dans les livres, aime les animaux, les vêtements confortables qui ne la serrent ni ne la grattent, s’installer de longues heures seule au pied d’un arbre. Elle a un travail et un copain. Elle a aussi des marottes, des rituels qu’elle a besoin de suivre scrupuleusement tous les jours pour se sentir rassurée. Elle n’aime pas les lumières agressives et souffre d’hyperacousie qui fait que chaque bruit est amplifié. Elle n’aime pas se mêler à ses collègues qu’elle ne comprend pas vraiment, surtout leur humour. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas les autres, au contraire mais les interactions sociales la fatiguent. Souvent, on lui reproche son besoin de rester en retrait. Un jour, elle craque. Et pour trouver une cause à son « décalage », elle va chercher sur internet d’où il peut venir. Elle découvre qu’elle est asperger et son monde s’illumine.
Ce témoignage sous forme de bande-dessinée est important et unique. A l’image de Marguerite, plusieurs personnes sont asperger sans le savoir tant ce trouble du spectre autistique peut se confondre avec de l’introversion, surtout chez les femmes.
Au départ, la bande-dessinée est grisâtre avec seulement une touche de couleur par-ci, par là. Lorsque Marguerite parvient à mettre un mot sur ce qui ne va pas, qu’elle rencontre d’autres aspis et surtout lorsqu’elle apprend à s’accepter telle qu’elle est son monde reprend des couleurs. Autour d’elle, on peine à la croire ou on lui dit qu’elle va sûrement pouvoir guérir avec des médicaments. Elle se bat pour le faire reconnaître et ce n’est pas chose facile. Alors, devant toute cette ignorance face à cette « Différence invisible », elle décide de témoigner, de se faire médiatrice d’abord en devenant docteur en psychologie puis par un blog puis d’autres médias. C’est donc le fruit de son parcours que nous avons entre les mains en lisant cette bande-dessinée.
Le témoignage est encadré d’une préface écrite par deux psychiatre et d’un dossier sur l’autisme et asperger. Les deux sont bien faits, bien documentés et ouvrent des pistes de réflexion très intéressantes.
La « Différence invisible » est donc une bande-dessinée d’utilité publique … Surtout par les temps qui courent.
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