Je connaissais cet auteur de nom par le biais du film Légendes d’automne. Il est aussi l’auteur fétiche de deux personnes que j’aime beaucoup. Alors, lorsque l’une d’entre elles m’a offert Dalva, il est inutile de vous dire que je suis partie avec un à-priori largement positif. Et je n’ai pas du tout été déçue, pas du tout !
Dans les années 1980, Dalva attend des nouvelles de son fils. Inlassablement, en un long monologue presque ininterrompu, elle dévide le fil de ses souvenirs et convoque sans faiblir les ombres de ceux qui marquèrent son passé. Son père trop vite disparu, son amant pour lequel elle vécut une passion au-delà de la morale, son grand-père qui la soutint quelles que furent ses décisions. Elle énumère aussi les vivants : Naomi sa mère et Ruth sa sœur Ruth aimant comme elle la liberté des grands espaces, Michael l’universitaire fat, alcoolique et un tantinet libidineux mais tout de même attachant, Lundquist contremaître et sa famille liés au domaine et à ses gens. Dalva, elle-même à la fois fragile et forte avec sa rage et sa douceur. A la fois chamane héritière des traditions ancestrales et femme de son temps. Un trait d’union entre passé et présent. Au-dessus d’eux plane l’ombre de Northrigdge, l’arrière grand-père à l’origine du domaine et de la fortune de la famille qui se découvre au fil des lectures de son journal. A travers lui se dessine l’histoire violente et tragique du peuple indien. Au départ simple témoin, il se mêla à eux et fut partie prenante dans leur histoire. Jusqu’où ? Seule la fin de son journal le racontera.
Dalva est une lecture, âpre et belle. A travers cette héroïne belle et forte se dessine le portrait de toute l’Amérique. On en ressort sonné, presque à bout de souffle mais aussi enchanté avec l’envie de partir sur ses traces, bien au-delà des grands espaces.
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