Écrivain, scénariste, poète, actrice de théâtre et compagne de lutte de Malcolm X et de Martin Luther King, soutien d’Obama … Maya (Marguerite) d’Angelou a eu mille vies, toutes plus riches les unes que les autres. J’ai fait sa connaissance par hasard en tombant sur son livre. Elle a commencé à écrire sur les conseils de son ami Harlem James Baldwin pour exorciser la douleur due à la mort de Martin Luther King.
Patiemment, elle retrace un à un les fils de ses souvenirs. Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage parle de son enfance particulière qu’elle vécut dans l’ombre de son grand frère Bailey. Tous les deux sont envoyés chez leur grand-mère à Stamps dans le Nebraska par leurs parents qui ne peuvent subvenir à leurs besoins en Californie. Ainsi commence leur enfance mouvementée entre le Nebraska ségrégationniste chez une vieille bigote aux mœurs parfois très conservatrices et la Californie où ils retourneront. Quel que soit l’endroit et la façon dont il s’exprime, ils ne cesseront jamais d’être entourés d’amour. Mais surtout, chacun s’emploiera pour combler leur curiosité énorme et leur appétence à la lecture puis au cinéma. La lecture et de façon plus générale la culture est pour eux un moyen d’instruction ou de réconfort. Très souvent, des auteurs de tous horizons sont cités.
(Maya d’Angelou jeune)
Même toute jeune, on la voit commencer à se révolter contre cette ségrégation absurde et odieuse. Elle parle avec émotion de cette remise des diplômes durant laquelle le gouverneur blanc de la province vint rappeler aux diplômés du lycée noir qu’ils n’avaient aucune perspective. A quinze ans, elle se bat et devient la première employée de tramway noire, poste jusque-là réservé aux blancs.
La plume de Maya d’Angelou est toujours juste. Poétique dans les moments de connivence, âpre dans les moments les plus durs, elle présente les faits tels qu’elle les a vécus sans rien enjoliver ou sans mentir. Il y a des moments très drôles comme celui où une bigote en transe frappe le pasteur pour qu’il prêche, d’autres presque insoutenables et d’autres tant emplis d’émotions qu’ils laissent les larmes au bord des yeux.
Quand j’ai refermé le livre, j’ai eu l’impression de laisser une amie familière qui lignes à lignes m’a raconté sa vie. Je la retrouverai sûrement pour parcourir la suite de ses aventures.
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