Cela faisait longtemps que je voulais rendre hommage à ce grand bonhomme et je repoussais le moment de peur de ne pas trouver les mots juste. Aujourd’hui encore, j’ai peur de ne pas être prête mais si je continue comme ça, je n’écrirai aucun article. C’est l’auteur pour lequel j’ai toujours ressenti le plus de tendresse. Parce qu’à travers ses mots, j’ai ressenti toute la bonhomie du personnage et surtout sa bienveillance envers l’espèce humaine malgré ses multiples travers. Chaque fois, il montre l’humanité dans ce qu’elle peut faire de pire mais aussi de meilleur. Quand j’ai appris qu’il était malade, je n’ai plus pu ouvrir un de ses livres et cela jusqu’à un an après sa mort. Aujourd’hui encore, quand je parcours ses lignes, je me sens un peu orpheline.
Dans l’espace infini, la tortue A’Tuin se promène avec sur son dos quatre éléphants qui portent le Disque-Monde. D’ailleurs, chacun espère que la tortue n’est pas une femelle car ce serait un peu fâcheux durant une période de reproduction (sic). Les tomes comportent plusieurs cycles qui voient évoluer différents personnages.
(le Disque-Monde)
D’abord le Guet d’Ankh-Morpork (la plus grande cité du disque et aussi la plus mal famée) avec à sa tête le capitaine Samuel Vimaire qui ne se sent vivre que lorsque ses semelles usées frottent contre les pavés de la ville. C’est le prétexte pour Pratchett d’introduire des intrigues à teneur policière qui emmènent souvent les lecteurs dans les méandres de l’âme humaine.
Ensuite vient la Mort qui comme chacun sait est de sexe masculin ET QUI PARLE COMME çA. Dans les tomes qui la concernent se posent très souvent question de la valeur de la vie, du temps qui passe et de l’Humanité. Car même si sa petite fille peut jouer du xylophone avec ses côtes, la Mort éprouve une grande empathie envers les mortels.
Viennent les sorcières de Lancre qui forment un consortium assez disparate. Elles sont les prétexte pour parler en général de l’imaginaire et des croyances.
Ensuite les mages de l’Université de l’invisible et surtout le moins doué d’entre eux, Rincevent. Faites attention si vous passez tout près. Vous risquez de vous prendre des retombées magiques sur la tête. Ils sont complètement barrés et sont souvent prétextes à un délire total mais pas seulement.
Le petit dernier Moite von Lipwig est un escroc qui permet de parler du progrès et de ses dérives mais aussi de belles inventions.
Dans chacun des tomes, Terry Pratchett se penche sur des thèmes variés et éclectiques. A chaque fois, il le fait avec son humour anglais irrésistible qui fait hurler de rire les gens dans les transports en commun (j’ai testé, merci). Mais l’humour n’est jamais gratuit parce qu’au delà du rire se trouve toujours un sujet sérieux sur lequel il invite toujours à réfléchir : le racisme, les croyances, la cohésion sociale, les médias, la religion, les inégalités sociales. Mais aussi des thèmes qui lui sont chers comme la musique, le théâtre, le football.
Il y a aussi, des passages graves, tristes et touchants à l’image de Vimaire perdu dans les ténèbres d’une mine qui se met à réciter le livre qu’il lit tous les soirs à son petit garçon pour ne pas perdre courage ou encore cette (re)création du monde.
Et tout cela porté par la traduction magnifique de Patrick Couton qui pousse le vice jusqu’à réinventer des jeux de mots qui ne passent pas en français.
Cher Terry … Merci pour toutes ces belles escapades à vos cotés. Il me reste encore quelques tomes à parcourir. Quand j’aurai fini le dernier, je ressortirai les autres et je les relirai un par un. Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous me manquez. Et à quel point je vous ai adoré.
Votre commentaire