On raconte que certaines partitions des folksongs de Beethoven renfermaient des codes que plusieurs espions convoitaient. L’une d’entre elle était parvenue à les faire sortir de Vienne assiégée par les troupes napoléoniennes avant de se faire prendre. On chargea donc une deuxième espionne répondant au nom de code « chatte blanche » et amie de la première d’effectuer le même trajet avec une copie des partitions. Et pour que cette fois les feuillets ne tombent pas entre de mauvaises mains, on les entoura d’un énigmatique ruban vert …

Ainsi commence cette pièce polyglotte (Anglais, Allemand et Français), mêlant l’humour burlesque de la Comedia dell’arte, l’espionnage et le chant lyrique. Les six comédiens sont des artistes confirmés capables de jouer la comédie, de chanter et de jouer magnifiquement du violoncelle, du violon et du piano. Ils respectent les codes de l’opéra (le baryton est l’antagoniste qui veut empêcher le ténor et la soprane d’aller au bout de leur plan) mais en les détournant. On sent la jubilation dans les passages absurdes et la concentration pour le chant. Chacun passe de l’un à l’autre aisément tout comme ils changent de costumes. Il n’y a pas un temps mort dans la pièce et on ne s’ennuie jamais. On s’amuse et mine de rien, on découvre avec un réel plaisir les folksongs de Beethoven. C’est aussi une magnifique entrée pour découvrir le chant lyrique et de se rendre compte que ce n’est pas un art obscur réservé à une élite. Au contraire, les membres de la troupe le font découvrir de la plus belle des façons : avec le sourire.

Pour ma part, j’espère avoir l’occasion de revoir et de faire partager ce spectacle exceptionnel.

Si vous voulez en savoir un peu plus, vous trouverez un teaser du spectacle ici et des information par-là.