A Eauxfolles, les oiseaux ne volent pas mais se fracassent au sol. La météo est réglée comme une horloge. Tout est régi (ou tout du moins en apparence) par Clément XVII, le petit roi en pyjama. Lui qui n’aspire qu’aux siestes bercées par les histoires d’Arthur, son fou voit son quotidien voler en éclat. Voilà que sa fille Clorenthe disparaît avec son pourvoyeur d’histoires. Comme si ça n’était pas assez un mystérieux « grand coordinateur » (tiens, il ne ressemblerait pas à son premier ministre Ambroise, celui-là ?) se met soudain en tête de prendre le pouvoir. En parallèle le Sergent et son subordonné Baltimore se lancent sur la piste d’un mystérieux trafic de coloquintes.
C’est comme ça que commence la Nef des fous, un récit quelque peu déjanté dans lequel on voit poindre la poésie onirique des contes ainsi que l’ironie tragique d’une histoire depuis longtemps oubliée mais qui refera peu à peu surface (du moins si l’on peut dire …). L’histoire quant à elle se déroule sur trois fronts comme trois pièces d’un puzzle : Clément XVII et le coordinateur à Eauxfolles, Arthur et Clorenthe qui se retrouvent dans un lieu inquiétant et étrange, le Sergent et Baltimore dont l’enquête les mènera bien plus loin qu’ils ne le pensent.
Turf a le sens de la narration et nous embarque de suppositions en fausses pistes jusqu’à la révélation finale qui surprend totalement. On navigue entre l’humour échevelé, le suspens et une forme de nostalgie. Le dessin est magnifique autant que sa palette de couleurs vives.
A la fin, on referme la bande-dessinée avec le cœur serré par cette fable douce amère, nous qui sommes désormais dans la confidence. Reste à savoir ce que Clément XVII fera de tout cela. La suite est prévue Août 2017 !
Et pour en savoir un peu plus, c’est par ici
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