Notre-Dame-des-Lacs, un petit village au Québec dans les années 20. Marie vient de perdre son mari Félix avec qui elle tenait le Magasin général, centre névralgique de la bourgade. Généreuse et à l’écoute, la jeune femme tente tant bien que mal de surmonter son deuil. Autour du magasin, la vie cependant continue. Trois bigotes harcèlent le curé du village qui lui même se demande s’il a bien choisi sa vocation tout en rendant visite à une brebis égarée qui délaisse la messe pour construire un bateau. Les hommes, quant à eux laissent leurs femmes à contre-coeur pour aller travailler durant de longs mois. Marie, quant à elle se demande si elle pourra tenir le coup et continuer de tenir le magasin sans lequel le village n’existerait plus. Un jour débarque Serge, un « français de France » qui porte avec lui un lourd secret.

Autant le dire tout de suite : amateurs d’aventures et de violence, passez votre chemin !

Magasin général décrit la vie d’un village au fil des saisons avec ses habitants alors que se profile à Montréal la révolution du Charleston. Ici, on cause québecois et les expressions dans la bouche des habitants sont plus truculentes et folkloriques les unes que les autres. Ici, on laisse beaucoup plus la part belle aux émotions qu’à l’action. Les personnages se rapprochent, se frôlent et se croisent à l’image de Marie et Serge.

Les dessins sont précis et les couleurs harmonieuses mettent en valeur le décor bucolique.

C’est beau, doux, tendre malgré quelques tragédies à échelle humaine qui rappellent que la mort fait partie de la vie. Les sentiments sont traités avec finesse et toujours bien rendus à l’image de deux vignettes qui me mettent toujours les larmes au bord des yeux.

Une histoire délicate et subtile qui vous transportera dans ce village où il fait bon vivre.