« Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre, de ses Poudres et sa Conspiration. Souviens-toi de ce jour, souviens-t’en, à l’oubli je ne peux me résoudre.
Mais qu’en était-il de l’homme ? Je sais qu’il s’appelait Guy Fawkes et je sais qu’en 1605, il tenta de faire exploser le Palais du Parlement. Mais qui était-il vraiment ? Comment était-il ?
On nous dit de nous souvenir de l’idée et non de l’homme, parce qu’un homme peut échouer. Il peut être arrêté, il peut être exécuté et tomber dans l’oubli. Alors qu’après 400 ans, une idée peut encore changer le monde. Je connais d’expérience le pouvoir des idées. J’ai vu des hommes tuer en leur nom et mourir en les défendant. Mais on ne peut embrasser une idée. On ne peut la toucher ou la serrer contre soi. Les idées ne saignent pas, elles ne ressentent pas la douleur, et elles ne peuvent aimer. Et ce n’est pas une idée qui me manque, c’est un homme. Un homme qui m’a fait me souvenir du 5 novembre. Un homme que je ne me résoudrai jamais à oublier. »
Tels sont les tous premiers mots de V pour Vendetta qui sont à l’image de tout le film. C’est le récit d’une vengeance. Celle d’un homme qui ne vécut que pour cela. Celle d’un homme qui se fit à la fois idée et symbole de liberté dans une Angleterre devenue totalitaire. Cet homme sera confronté à un témoin, la jeune Eve (magnifique Nathalie Portmann), il réfléchira sur ses convictions tout en tentant de se justifier.
Ce film terrible et magnifique adapté du comics d’Alan Moore interroge sur la mise en place des dictatures, la légitimité de la violence dans les révolutions, le combat de chaque instant pour conserver sa liberté, la place de l’amour dans le chaos, les masques que chacun portent pour se protéger.
V pour Vendetta secoue et interroge mais ne donne jamais d’avis tranché, tout simplement des pistes. Et c’est ce qui le rend universel et intemporel.
Et en bonus, voici un passage culte du film qui donne à réfléchir sur la situation actuelle.
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