Voici comment meurt un empire … L’empereur et ses acolytes marchent sans le savoir vers la fin de leur ère et aveuglés par leur suffisance ne le voient même pas. Pourtant, des signes avant coureur se multiplient. Des enfants disparaissent pendant qu’aux Havres les vaisseaux noirs s’approchent de plus en plus près des côtes, une magie venue d’un autre âge est en train de se réveiller et déjà, on murmure le nom d’un mercenaire dont le chemin deviendra légende.

Dans ce tumulte, plusieurs personnages se croisent. Maëve, morguenne envoyée à la capitale pour sauver les siens, Sainte-Etoile en quête de rédemption, Wens jeune clerc injustement accusé et condamné à l’enfer, Sigalit dont le frère fut banni de sa communauté ou Ioula la métamorphe qui sera le premier témoin de l’effondrement de l’empire.

Les Seigneurs de Bohen est une fresque épique et flamboyante dans laquelle chacun des personnages ira au bout de sa destinée, qu’elle soit obscure ou flamboyante, longue ou éphémère. Chacun contribuera à changer l’Ordre établi.

C’est aussi une fresque politique qui parle d’oppression des classes les plus pauvres, de la censure mais aussi des ravages du fanatisme, de sacrifice pour maintenir un équilibre. Mais aussi du pouvoir des mots, de l’écriture et des idées qui donnent assez de force pour abattre les murs.

C’est aussi un roman sur les masques que l’on porte. Que ce soit volontaire, pour se défendre ou arriver à ses fins, chaque personnage avance masqué. Qui cache sa magie, ses obédiences politiques, sa sexualité ou ses ambitions. Et surtout, une mascarade qui remonte aux fondations de l’empire.

C’est aussi l’amour et l’amitié qui se jouent des différences et surgissent au moment où on s’attend le moins à les trouver.

C’est un roman magnifique et flamboyant peuplé de personnages tous plus intéressants les uns que les autres et dont je me souviendrai longtemps.