Elle est toujours postée à la frontière de la lumière et de l’ombre. Ses nouvelles ont presque toutes une teinte crépusculaire. De sa plume poétique, elle tisse les portraits de personnages cassés pour la plupart, figés à l’instant où leur vie va basculer. Pour la majorité, on ne saura rien de la suite, de leur après. Mais les nouvelles parlent de la cassure, de l’étincelle, de l’élément déclencheur. De ce moment où les gens meurtris, cassés trouvent les moyens de rassembler les morceaux.

Elles racontent comment à l’approche des fêtes de Noël, on peut apprendre l’essence de la magie de la fête pour pouvoir la transmettre (« L’arbre et les corneilles ») ou renouer avec des êtres chers que l’on croyait à jamais disparus (« Un bal d’hiver »).

Elles parlent aussi d’être surnaturels appelés à changer, à prendre possession de leur essence (« Dragon caché ») ou à l’abandonner (« L’été dans la vallée), ou à assister impuissant à la mutation d’une personne aimée (« Les soeurs de la tarasque »).

Elles murmurent aussi qu’il existe des êtres surnaturels qui nous inspirent nos rêves (« Le pollen de minuit ») et même des routes qui rêvent (« L’autre route »), une créature de givre capable de se substituer à vous (« Née du givre »), ou encore un jeune homme frappé par une malédiction et qui se change en cygne (« Swann le bien nommé »).

Elles racontent aussi des reconstructions parmi les fragments éparpillés d’automates au visage de porcelaine (« Miroir de porcelaine »), dans un jardin qui se souvient et dissémine les objets et les êtres aimés du passé (« Le jardin des silences ») ou par la musique qui lève le voile vers d’autres possibles (« Trois renards »).

Des nouvelles teintées de fantastique qui interrogent sur la condition humaine et qui sont autant de sources d’enchantement.