Déjà, la pochette donne le ton. Soignée, aux photographies un tantinet nébuleuses et hors du temps. Juxtaposition de noirs et blancs, palettes de couleur harmonieuses et discrètes, les contours d’un visage qui se dessine dans la brume. Une sensibilité déjà présente que l’on retrouve dans les titres des morceaux : tous sont une invitation à la rêverie et au voyage. Encore une porte ouverte vers un ailleurs. Et pas n’importe lequel. Celui d’un artiste à part entière, multiinstrumentiste qui s’exprime à travers sa musique et la photographie.

« Song of green valley » murmure à nos oreilles l’écho des voyages portés par le vent, sillonne les routes.

« The migrant » en ouverture du spectacle « La porte plume », d’Amélie-Les-Crayons. Une porte ouverte donc, un autre voyage avec lequel on se sent dériver au-delà des nuages.

« Silent movie » : L’harmonie de plusieurs instruments. Une lyre vagabonde vient se mêler à l’équation. Association subtile et hors du temps. Et on entend les échos d’une bande qui défile pour un film en noir et blanc. Douceur subtile pour un matin gris.

« Sur les toits » : Le morceau virevolte et nous transporte dans une valse étrange au gré d’une mélodie fantaisiste. Un nouveau dialogue d’instruments improbables, mélange de valse et de jazz. Un nouvel échappatoire.

« Smoking Eyjafjallakokokull » : une ballade d’harmonica sur le volcan et sa fumée. Écho d’Islande.

« Morning notes » : Des sons improbables qui soulignent l’écho d’une chanson, sons fantômes et dissonances.

« 29 » : Les goûtes douces d’un glockenspiel sur fonds d’orage sonore, chaos de la flûte à coulisse. Tout est paradoxe.

« La routine » : Le rythme hypnotique d’une horloge, écho d’un temps métronome. Temps décomposé chanté par des instruments jouets. Sommes-nous nous même devenus des automates à force de routine ?

« The earliest land » : L’orage, la campagne, la pluie. Un voyage vers le Mississippi. Un autre échappatoire.

« West » : une clarinette s’envole dans un paysage mélancolique guidé par les accords d’une guitare espagnole. Parfois se dessine un éclat de soleil.

Et l’esprit s’envole au son de ces mélodies, cette invitation au voyage douce et subtile, une rêverie, un poème sonore … Une véritable pépite musicale.