Un jour plein de soleil, les murs blancs d’un orphelinat surplombé par un phare à jamais éteint et la rumeur lointaine de l’océan. Une petite fille hilare cogne un tronc d’arbre en entonnant : « Un, deux, trois, j’ouvre la porte ». Derrière elle, les silhouettes indistinctes d’autres enfants se rapprochent. Une scène innocente, du moins en apparence.

Bien des années plus tard, Laura revient sur le lieu de son enfance avec son mari et son fils Simon. Elle a repris l’orphelinat pour accueillir à son tour des enfants handicapés. Même si l’endroit lui rappelle des beaux souvenirs, elle n’est pas sereine. Simon à qui elle cache qu’il a été adopté est malade du Sida, ce qu’il ignore également. Le petit garçon dès son arrivée sympathise avec des enfants « imaginaires » … Quelques jours plus tard, Simon disparaît.

Des petites mains qui arrachent des lanières de tapisserie pour dévoiler la distribution des films, des petites ombres et des pleurs d’enfants en toile de fond. Le ton est donné. Le film ne trichera pas. Il s’agit d’un film d’épouvante « classique » qui respecte les codes du genre. Une bâtisse hantée, une histoire terrible, des fantômes qu’on laisse entrer …

Au-delà de la forme, le scénario sort des sentiers battus de l’épouvante classique. Le film explore l’absence, la perte et un deuil qui ne se fera pas. Laura durant toute l’histoire n’abandonnera jamais l’espoir de revoir son fils vivant. Cet espoir est contagieux car durant tout le film, nous voulons croire aussi à un heureux dénouement.

Les personnages sont attachants, portés par des acteurs incroyables. On frissonne et on sursaute à mesure que se dévoilent les événements terribles survenus dans l’orphelinat. On sursaute beaucoup mais jamais gratuitement. Les apparitions des fantômes sont toujours logiques et bien menées. La photographie est extrêmement soignée, jouant beaucoup avec le clair-obscur. La fin terrible nous laisse sonnés et en larmes à l’image du celle du labyrinthe de Pan. Alors, nous nous surprenons à imaginer que tout ira mieux à la lumière du phare …

L’orphelinat est un bijou pour ceux qui aiment les films d’épouvante et pas seulement. Pourquoi pas une belle façon de découvrir ce genre ?

Et en bonus : la bande-annonce.