Trois ans. Nous avons attendu trois ans pour revoir Marcus Miller depuis son passage à Jazz à Vienne en Juillet 2015. Cela avait été pour nous un moment magique. Donc quand nous avons vu qu’il était à l’affiche du Jazz à Vienne, nous avons pris nos places avec une certaine impatiente.
Mais rien ne nous avait préparé à cette soirée-là.
Tout d’abord, la magnifique Rhoda Scott, « l’organiste aux pieds nus », rieuse et magnifique dans sa robe dorée. Rhoda Scott qui explique que c’est son anniversaire aujourd’hui. Et le théâtre de lui chanter un bon anniversaire, deux fois. Elle et son sourire, le visage ému explique qu’elle n’est pas venue « les mains vides », qu’elle a emporté Bernard Purdie dans ses bagages. C’est un batteur de jazz extraordinaire mais malheureusement peu disponible car très sollicité. Mais cette fois, c’est avec elle qu’il jouera. S’en suit un moment magique où tous les deux jouent. Ses mains et ses pieds à elle virevoltent sur le clavier (et parfois, les pieds à l’opposé des mains), ses baguettes à lui s’envolent sur les tomes et les cymbales. Ils sont complices, ils sont beaux.
Et puis arrive le lady quartet dans lequel s’était glissé un monsieur. Ici, ce sont les saxophones et la trompette qui s’envolent avec la batterie et l’orgue. Et le public décolle.
Puis quand se croit remis de nos émotions, Marcus Miller débarque dans un éclat de rire. Il redemande au public de chanter une nouvelle fois un « Happy birthday« . C’est la troisième fois, mais comment leur refuser ça ? S’en suit un magnifique moment de joie durant lequel apparaît un gâteau et où les petits enfants de Rhoda Scott arrivent sur scène pour fêter ses 80 ans. Des larmes au bord des yeux de la grande dame qu’on célèbre, aussi dans les miens.
Et c’est au tour de Marcus Miller dont les doigts virevoltent sur sa basse. Encore une communion avec son public auquel il parle, amuse, fait des blagues, fait chanter, battre des mains. Et puis s’éclipse aussi pour mettre en lumière ses musiciens prodiges à la trompette et au saxo comme l’avait fait pour lui un certain Miles Davis. Encore une fois, une preuve d’immense générosité et de l’humilité qui le caractérisent et font de lui un grand monsieur.
Et puis, il s’arrête et dans un français parfait et surtout une émotion certaine parle de son papa décédé deux mois et demi auparavant. Son papa qui aurait pu devenir musicien professionnel mais qui a préféré devenir chauffeur de métro et de bus pour subvenir aux besoins de sa famille. Marcus Miller raconte comment devenu musicien professionnel, il s’est demandé si son papa était fier de lui. Jusqu’au jour de son premier concert avec Miles Davis, il l’a vu entrer dans la salle, rayonnant de fierté. Nouvelles larmes pour moi. La chanson « Preacher’s kid » est dédiée à son papa. Nouveau moment d’émotion dans le théâtre. Encore quelques chansons, des rythmes, de la beauté et le concert se termine alors qu’on a pas vu le temps passé.
Et puis on rentre chez soi, des étoiles dans le coeur et les yeux, emportant avec nous le souvenir d’une soirée magnifique où le mot d’ordre était : HUMANITE.
5 juillet 2018 at 14 h 20 min
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte. blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir
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5 juillet 2018 at 16 h 39 min
Bonjour, merci beaucoup sur votre commentaire qui me fait du bien. Plusieurs fois, je me suis dit « à quoi bon écrire si personne ne lit ». Vous me montrez que cela vaut la peine. Je vais de ce pas visiter votre univers.
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