parissouslagrisaille

Paris, sous des nuages gris saturés de pluie. C’est un peut-être un peu à l’image de ce qu’éprouve Betty. Elle est en pleine crise d’aphasie comme à chaque fois qu’elle est angoissée. En même temps, il lui a toujours été difficile de se faire entendre coincée entre sa mère Maud une auteure jeunesse renommée et sa fille Clara très volubile et vive comme un feu follet. Un jour, alors qu’elle a trouvé refuge chez sa grand-mère à cause d’un dégât des eaux, l’adolescente trouve son aïeule dans le coma. Alors qu’elle est en train de prévenir sa mère, un personnage effrayant tout de noir vêtu, drapé de plumes, au visage dissimulé sous un masque d’oiseau et portant un chapeau fait irruption et lui réclame un mystérieux paquet dont elle ignore tout. C’est le début d’un périple qui la mènera avec sa mère jusqu’aux frontières de la réalité.

346 pages, un gros pavé … Et pourtant, rien n’est à jeter. Le graphisme lorgne sans complexe du coté des meilleurs comics, bandes-dessinées franco-belges et du manga. Les dessins, bien qu’en noir et blanc sont extrêmement expressifs et les décors (mention spéciale pour la nature dans la brume) magnifiques. Le scénario au suspens haletant nous transporte au croisement du folklore juif et d’une tradition familiale ancestrale. On est captivé et embarqué dans le récit sans jamais s’ennuyer ni se perdre.

Très vite, on se prend d’affection pour les personnages dont chaque personnalité est minutieusement fouillée et bien étudiée. Betty la silencieuse au caractère ombrageux qui a du mal à trouver sa place. Maud la secrète, auteure de livres d’épouvante pour enfants et au passé étrange. Clara, une adolescente extrêmement intelligente au goût prononcé pour les histoires et qui n’a peur de rien. Jasmine la douce amie qui veille sur tout ce petit monde.

Tout au long de l’histoire qui nous transporte vers des horizons chaque fois inattendus jusqu’au dénouement final, on tremble pour cette sympathique lignée de femmes. Et on se demande qui est cet effrayant « Max Corbeau » que rien ne semble pouvoir arrêter.

L’homme gribouillé est un roman graphique extraordinaire où les ténèbres innommables côtoient la magie et la force de la famille.

A lire absolument !

En bonus : une autre chronique 🙂