« Annoncez notre mort corps et biens. »

Telle est l’injonction que répète un eskimo à un capitaine de vaisseau à la recherche de l’équipage du Terror et de l’Erebus, deux navires de « Sa majesté » partis en expédition afin de trouver le passage du Nord-Ouest au large des côtes du roi Guillaume.

Il suffit de quelques recherches sur internet pour savoir que la centaine de membres de l’équipage ainsi que les deux navires disparurent sans laisser de traces. Ce n’est qu’en 2014 que l’on retrouva la première épave et que l’on put reconstituer ce qu’il advint d’eux.

Dan Simmons pour son roman éponyme emprunta des éléments de cette triste réalité historique et ajouta des éléments fantastiques et quelque personnages mais l’intrigue colle à la réalité. La première saison de la série en est une adaptation fidèle.

Dès le début, nous sommes au courant que les personnages dont nous nous faisons spectateurs de la vie ne survivront pas ce qui leur donne d’emblée une dimension humaine et tragique.

L’histoire commence par une soirée à bord. L’équipage des deux navires est en liesse. Les deux navires avancent à un rythme satisfaisant et chacun est optimiste à l’idée de trouver bientôt ce fameux passage, au large de l’île du Roi Guillaume. C’est l’occasion d’avoir un aperçu des personnages détaillés depuis le capitaine John Franklin le capitaine en charge de l’expédition jusqu’aux mousses en passant par le médecin (le doux Henry Goodsir) et l’énigmatique quartier-maître Monsieur Hickey). La fête s’achève brutalement lorsqu’un jeune mousse se met à cracher du sang et s’effondre. On diagnostique hâtivement un cas de scorbut mais c’est d’un tout autre mal qu’il souffre, un élément clé dans cette mort annoncée.

Très vite, les membres de l’équipage se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls sur la banquise. Tuubaq, un ours polaire géant et meurtrier les a pris en chasse. Dans le même temps, ils font la connaissance de Lady Silence, une inuite qui semble liée à lui.

Peu de temps après les deux bateaux sont pris dans les glaces au coeur du grand hiver polaire. Commence alors une lutte sans merci pour la survie.

« The terror » raconte l’histoire tragiques d’hommes livrés à eux-mêmes aux portes de l’enfer. C’est l’histoire de certains hommes que l’adversité fait grandir jusqu’à devenir des héros. C’est une histoire d’hommes trouvant en eux-mêmes une force qu’ils ne soupçonnaient pas. C’est une histoire d’hommes que tout opposait qui devant l’abîme se lièrent d’amitié.  C’est une histoire d’hommes que les difficultés rendirent fous jusqu’à devenir des monstres. C’est surtout l’histoire d’une nature sauvage et hostile qui perdit des hommes qui eurent l’orgueil de vouloir la conquérir.

La mise en scène, les costumes et les décors sont magnifiques. On est immergé au milieu d’eux, tremblant de froid, sursautant à chaque craquements pris dans les glaces, sursautant aux abois à chaque apparition du monstre, pleurant les personnages décimés peu à peu. Il y a une riche galerie du personnage dont nous suivons la décrépitude à la fois mentale et physique. Il est pourtant difficile de ne pas s’attacher à eux.

La deuxième saison portera sur un tout autre sujet et se passera pendant la deuxième guerre mondiale.

En attendant, la nuit polaire se referme sur les hommes et les bateaux.

En bonus : le trailer