En règle général, je ne suis pas fanatique des adaptations, des suites, des remakes et des reboot et d’autres produits prémâchés de scénaristes en manque d’inspiration. Mais je suis aussi quelqu’un de curieux alors lorsque j’ai terminé le roman de Margaret Atwood (cf mon coup de cœur  précédent) j’ai voulu savoir comment il avait été adapté. Au début, quand j’ai vu la plupart des événements du livre racontés dans les premiers épisodes, j’ai eu un peu peur. Qu’allaient donc rajouter les showrunners pour tenir deux saisons ?

Dans la série, nous suivons toujours Ofred anciennement June dans cette société cauchemardesque régie par la bible et le patriarcat. Mais contrairement au livre où Ofred était la narratrice ce qui offrait un point de vue unique de la situation, nous avons une vision globale des événements et de nombreux points de vue. Ainsi, par l’intermédiaire de flash-backs, nous découvrons comment le cauchemar commença par l’entremise d’une bande de fanatiques qui devinrent les Commandants, comment ceux-ci promulguèrent des lois inhumaines avec la complicité d’autres femmes,  comment ceux-ci furent suivis par des jeunes gens désœuvrés en manque de reconnaissance. Nous nous glissons dans l’intimité des Commandants et de leurs Épouses. Nous sommes témoins de leurs solitudes, de leurs bassesses et de leur cruauté. Elles apparaissent plus humaines et beaucoup plus effrayantes. De même que les Tantes qui semblent parfois s’attacher aux Servantes dont elles ont la responsabilité. On voit les fanatiques détourner les lois qu’ils ont promulguées tout en condamnant ceux qui osent les transgresser ce qui les rend plus odieux.

Alors que dans le roman, Ofred évoque le mouvement de résistance « Mayday », nous suivons ceux qui agissent dans l’ombre et mettent leur vie en danger. Nous voyons aussi les gens qui sont parvenus à s’enfuir et qui attendent des nouvelles de leurs proches.

Et surtout, alors qu’Ofred tentait de survivre et ne pas basculer dans la folie tout en restant passive face aux événements, nous la voyons peu à peu entrer en résistance suivie par les autres Servantes. De apeurées, nous les voyons peu à peu relever la tête.

La série est violente car les lois qui régissent Gilead sont atroces et inhumaines. Certaines scènes sont abjectes. Mais face à l’adversité, voir les gens (surtout les femmes) commencer à relever la tête. Dans la noirceur se dégage un espoir, même fugitif. Il y a des très beaux portraits de femmes que l’adversité a transformées en héroïnes. Mention spéciale à Emily dont le regard me hantera longtemps et à Moira totalement magnifique.

La servante écarlate choque mais quelque part permet de prévenir pour ne pas que la violence fictive devienne véritable et que les peuples restent vigilants face aux actions de leurs gouvernements.

En bonus, la bande-annonce.