Quand on lit ce roman écrit en 1959, on se rend compte à quel point il a influencé la plupart des livres et films qui mettent en scène des maisons hantées. Pour ne citer qu’eux : La maison du diable (ou The Haunting) directement inspirée du roman par Robert Wise, Hantise de Jan de Bont, Rose Red de Stephen King et tout récemment le génial The Haunting of hill house de Mike Flanaghan.
Le Docteur Montague, spécialisée dans l’étude du surnaturel s’installe à Hill House, une demeure réputée hantée afin de mener l’expérience qui le rendra célèbre ou tout du moins l’espère-t-il. Pour cela, il se fait accompagner de la fragile Eléanor et de la pétillante Théodora qui ont chacune été confrontées à une expérience surnaturelle et Luke le futur héritier de la maison.
Très vite, ils se rendent compte que la demeure elle-même est une entité vivante et mauvaise. Très vite, les phénomènes surnaturels se succèdent mettant à rude épreuve l’unité de leur groupe et influençant leurs perceptions.
L’ambiance est lourde et effrayante et met les nerfs du personnage et du lecteur à rude épreuve. La plupart du temps, nous sommes dans l’esprit d’Eléanor, une jeune femme émouvante de par sa candeur et sa fragilité. Elle sera la principale victime de la maison. On assiste impuissant au délitement de sa raison.
N’attendez pas des scènes d’action à couper le souffle ou de l’horreur malsaine à l’image de Graham Masterton ou James Herbert. Shirley Jackson distille la frayeur par petites touches et lui fait atteindre son paroxysme d’une façon totalement inattendue. Et c’est ce qui fait sa force.
« Aucun organisme vivant ne peut demeurer sain dans un état de réalité absolue. Même les alouettes et les sauterelles rêvent, semble-t-il. Mais Hill House, seule et maladive, se dressait à flanc de colline, abritant en son sein des ténèbres éternelles. Les murs de brique et les planchers restaient droits à tout jamais, un profond silence régnait entre les portes soigneusement closes. Ce qui déambulait ici, scellé dans le bois et la pierre, errait en solitaire. » (incipit de La maison hantée).
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