Un bus roulant sous un ciel d’un bleu parfait au milieu du désert pendant que les baffles diffusent à plein régime le chant de la « Traviata ». Sur le toit du bus, une chaussure argenté et assise dessus, sublime en robe argentée un être féerique dont les voiles qu’il a déployé derrière lui donnent l’impression qu’il va s’envoler … Une scène mythique non ? Une scène qui donne une belle idée du film, mais ne le résume pas. Car Priscilla est bien plus que ça.
A la mort de « Trompette » son amante, Bernadette Bassenger (Ralph dans une autre vie), se rend compte de la brièveté et de la vacuité de son existence et décide de lui donner un sens. Cela tombe bien car Anthony « Tick » Belrose alias la drag queen réputée Mitzi Wonderbra lui propose de l’accompagner à Alice Springs de l’autre coté du désert pour un show exceptionnel dans un cabaret. Elle accepte sans savoir que Adam alias Felicia Boute-en-train les accompagnera. A bord d’un mini-bus baptisé « Priscilla folle du désert », elles s’embarquent pour un voyage de 2000 km à travers les étendues désertiques.
Quand on regarde bien, le film parle d’une traversée du désert au sens propre comme au sens figuré. D’abord celle de Bernie emplie de tristesse et de nostalgie, ivre d’alcool et de solitude. Il y a aussi la traversée de Tick qui part rejoindre sa femme et surtout son fils en se demandant comment ce dernier réagira en comprenant ce qu’il est. Il y a aussi Adam totalement insouciant et immature. Le voyage changera durablement les trois personnages qui sans le savoir sont partis en quête d’eux-mêmes et en ressortent grandis et embellis.
Certaines scènes sont magnifiques. Bernadette en talons aiguilles perdue dans des étendues qui paraissent infinies sous un ciel de plomb. Un cerf-volant d’un genre nouveau planant librement dans le ciel. Une fête nocturne où « I will survive » s’élève vers le ciel accompagné par les percussions aborigènes. Trois personnages dans des robes magnifiques gravissant une hauteur afin de réaliser un rêve.
Certaines scènes font mal, très mal quand les personnages se retrouvent confrontées à l’intolérance et l’homophobie crasse. Heureusement, le réconfort survient de manière douce et inattendue. Il existe encore des gentlemen. Et on voit la fierté dans les yeux d’un petit garçon qui découvre son père dans son habit de lumières et de paillettes.
Les trois acteurs principaux (Terence Stamp, Hugo Weaving et Guy Pearce) sont impeccables dans leurs rôles et totalement magnifiques.
Servie par une bande-son disco totalement punchy, Priscilla folle du désert est un hymne à la tolérance et à l’acceptation de soi. Un film nécessaire, tendre et drôle et indispensable pour se sentir bien. Un classique qui n’a pas besoin de lifting !
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