L’Ouest américain, son désert et ses reliefs montagneux, ses industries minières et quatre éco-terroristes improbables. Tout d’abord le docteur – dit Doc – Sarvis poète nihiliste, chirurgien renommé et brûleur de panneaux publicitaires à ses heures perdues. Puis vient Bonnie Abbzug sa compagne tout aussi nihiliste que lui et au caractère corrosif. Seldon Seen Smith un mormon uni à trois épouses qui prie son dieu de détruire les barrages qui défigurent le fleuve Colorado qu’il aime temps. George W. Hayduke, ancien soldat pas vraiment revenu de la guerre du Vietnam, homme des bois et artificier psychopathe à ses heures perdues. Un quatuor improbable et pourtant irrésistible. De forfaits en forfaits, ils mettent à mal les industries qui défigurent les terres jadis volées aux amérindiens et portent des coups symboliques mais certains au capitalisme forcené qui détruit jour après jour la nature.
La nature elle-même est un personnage à part entière du roman. Elle est toujours présente autour des personnages, les environne et les camoufle aux yeux de leurs poursuivants et apporte une touche contemplative et poétique à chaque instant. Chaque fois qu’elle est décrite, on ressent l’amour inconditionnel que l’auteur porte au magnifique paysage.
Bien que publié en 1975, ce roman est toujours d’actualité. Il a même inspiré le mouvement écologiste radical Earth First.
On referme ce roman avec un sourire, mais aussi avec des réfections en tête : comment protéger à son tour la nature ?
Devons-nous nous aussi nous saisir d’une clef à molette ?
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