Selon le dictionnaire, la limace est un mollusque pulmoné terrestre. Cellui dont nous parlons aujourd’hui et qui effectuait la première partie d’Amélie-les-crayons ne leur ressemble pas du tout. Bien au contraire, cellui dont nous parlons possède deux ailes pour s’envoler.

Llimace cop. Christophe Rosy

Dès son arrivée sur scène, Llimace ouvre la porte de son univers. Un univers aérien et léger dans lequel les choses et les gens ne sont pas féminins ou masculin, mais neutres. Un univers où le masculin ne l’emporte pas sur le féminin.

Artiste trans non-binaire à la voix aérienne, mêlant percussions corporelles, fragilité et force, Llimace tisse les fils d’un monde où l’espièglerie (merci encore pour cet échange de rires) côtoie la poésie.

Honnêtement, j’ai été bluffée par cet.te artiste. Je ne saurais l’expliquer avec des mots, mais j’ai perçu quelque chose d’une incroyable beauté et une légèreté semblables à une bulle de savon.

Llimace cop. Christophe Rosy

J’espère avoir l’occasion de voir la version longue du spectacle, rien que pour le plaisir de le voir lire la définition des mots qui lui sont chers.

Vous pourrez d’ailleurs retrouver cet.te artiste avec les interprètes accompagnés d’À Thou Bout d’Chant au Transbordeur le 9 Juin 2022.

Après cette première partie de toutes les couleurs, Amélie-les-crayons est venue accompagnée d’Olivier Kikteff (l’un des Doigts de l’homme) pour célébrer le mariage du jazz et de la chanson française.

Amélie-les-crayons cop. Christophe Rosy

En 2003, Amélie était venue pour la première fois sur cette même scène. Depuis, elle est revenue très souvent, jusqu’à devenir une grande habituée de cette magnifique arche de pierre qu’est A Thou bout d’chant.

Hier soir, elle célébrait également les vingt ans de la mythique salle. Un anniversaire qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde. Et nous non plus ! En cette occasion, elle et Olivier ont entonné des chansons extraites de l’album « Amélie-les-crayons chante avec les doigts de l’homme. »

Amélie-les-crayons et un des Doigts de l’homme, Olivier Kikteff (cop. Christophe Rosy)

Le mariage d’Amélie avec Les doigts de l’homme a débuté avec la chanson « Le bal des vivants » sur lequel le groupe apporte son ébouriffante patte de jazz manouche. Riche de cette belle expérience, ils ont décidé de poursuivre leur voyage en réarrangeant plusieurs chansons d’Amélie en incluant des guitares jazz et des solos. C’est ainsi que le mariage fut consommé. Ainsi, des chansons telles que « l’errant », « marchons », la balançoire » ou « voyager léger » ont revu le jour.

Pour l’anniversaire, Amélie avait également emmené d’autres chansons dans sa valise. Si toutes n’étaient pas gaies, parlant de guerre et de montée des eaux, elles étaient belles. Celle qui m’a le plus touchée est « Mon pays » qui parle de ceux qui sont contraints de fuir la terre qui les a vu naître et ceux qui n’ont d’autre choix que de les laisser partir. Amélie expliquait que sa famille avait vécu ce déchirement-là. Elle le porte encore aujourd’hui.

D’autres chansons telles que l’indéboulonnable « Élisabeth », l’intemporelle « Ta petite flamme » ou la « Dernière des filles du monde » ont fait partie de la fête. Et pour parachever le tout, son ami de toujours, Olivier Longre l’a rejointe sur scène pour chanter « Ça ira » extraite du conte musical « La bergère aux mains bleues ». Bruno Carriou, le génialissime directeur du label Neômme était également présent dans la salle.

Les deux « chatons » Olivier (cop. Christophe Rosy)

Cette soirée fut une nouvelle fois magnifique, parfaite pour fêter les 20 ans d’À thou bout d’chant.

Matthias et Lucas, vous êtes des personnes, des artistes et des programmateurs hors pair. Vous êtes des magiciens. Merci pour ces années magnifiques passées en votre compagnie. J’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir bientôt.