Dans la république imaginaire de Zubrowska, une jeune femme vient rendre hommage à un auteur disparu. Quelque temps auparavant, dans un hôtel presque à l’abandon, un auteur est interpellé par le propriétaire du lieu qui veut lui raconter l’histoire de sa vie au Grand Budapest hôtel. Quelque temps auparavant encore, Zéro Moustafa (Tony Revolori) arrive à l’hôtel en tant que groom sous la houlette bienveillante du concierge Monsieur Gustav H (Ralph Fiennes) qui s’emploie saison après saison à gagner la fidélité de ses clients. Mais un héritage va venir perturber la routine ….

Fable, conte, ou hommage aux films des années 30 ou tout à la fois ? Il est difficile de statuer sur le genre de cet OVNI échevelé et empli de personnages touchants et pittoresques. Le film s’articule par chapitres marqués comme dans les films muets ou ceux d’un livre. On se laisse vite embarquer par le rythme échevelé de l’histoire au gré des péripéties rocambolesques du fantastique duo de personnages. Il y a pourtant une certaine gravité dans cet univers coloré car le spectre de la guerre plane au-dessus de Zubrowska et une ordre de soldats mal embouchés rôde aux frontières et ira même jusqu’à investir le palace. Le mal rôde aussi incarné par Dmitri Desgoffe und Taxis (Adrien Brody) prêt à tout pour toucher un héritage et Jopling (Willem Dafoe) son âme damnée. Heureusement l’amour de la belle Agatha (Saoirse Ronan) pour Zéro vient le contrebalancer.

Durant tout le film, on est charmé par cette folie douce et un peu désuète et presque Burtoniens. On rit beaucoup et on réfléchit tout autant. Pour résumer, ce film féerique est un excellent remède pour atténuer la grisaille. Je vous le recommande chaudement.