Une auberge dans laquelle on entend la musique du silence. L’aubergiste débonnaire vous servira à boire avec sa générosité coutumière. Ses cheveux sont d’un roux flamboyant mais vous le remarquerez à peine. Et pourtant …

Il faut l’obstination d’un Chroniqueur qui parcourt les contrées pour démêler le vrai du faux dans les histoires pour qu’il se mette à raconter son enfance sur les routes en compagnie de ses parents membres d’une célèbre troupe de baladins, les Edema Ruh et comment tout cela s’arrêta brutalement le laissant totalement démuni dans une ville tentaculaire …

Tout au long du récit, auteur et narrateur s’entrecroisent au point de se confondre, ménageant l’un et l’autre leur effet, prédisant, retardant  le récit pour nous emmener tantôt vers des lieux sinistres, tantôt vers des passages sublimes. A l’intérieur, nous croisons des légendes et des chansons qui ouvrent la porte vers d’autres dimensions. Tout au long de son parcours initiatique (car il s’agit ça des Enfances) Kvothe croisera bon nombre de personnages. Des monstres et des fieffés salauds, des êtres troubles mais aussi des êtres lumineux dont l’ingénuité côtoie la poésie à l’image d’Auri, figure fugitive et mystérieuse autant que magnifique qui pense pouvoir offrir la lune aux gens qu’elle aime.

Merveilleux narrateur … Vous m’avez fait trembler, soupirer, pleurer mais vous m’avez aussi fait rire et être émue aux larmes le temps de parenthèses autant inattendues que magiques où l’on entend presque le son du luth dans une taverne où tous les souffles sont suspendus.

J’ai voyagé à vos côtés sans voir la forêt de plus de 700 pages défiler. Et je me permets de sourire, sachant que sous peu je vous retrouverai bientôt pour la suite de vos aventures.